Descendant du Clemenceau (prisé, lui par Winston Churchill), le Churchill de R&J fait partie du fleuron des havanes. Il est toujours aussi impressionnant dans sa cape colorado. A cru, le tirage est excellent, et l’on perçoit des saveurs de chocolat au lait teintées de marasquin.
1er tiers : Nous débutons la dégustation par du bois précieux. La qualité du tirage ne se dément pas. Du clou de girofle apparaît par pointes légères, évoluant sur du piment (cayenne ?), puis du bois dur. Une pyrolyse s’impose. C’est le problème du cigare sous tubes, où les échanges aériens sont quasi inexistants, et les nitrates peinent à se décomposer.
2ème tiers : Débarassés du début d’amertume qui se faisait jour, poivron rouge et poivre blanc s’entremêlent, sur un fond de bois redevenu plus tendre et épicé. Une approche empyreumatique avec de la fève de cacao torréfiée fait place à des fruits secs gras.
3ème tiers : L’amande fraîche sort du lot et s’exprime sur un fond de bois (liga du cigare), légèrement piquant. Noix et noisettes s’installent. Paradoxalement, ce troisième tiers va en s’adoucissant et se complexifiant : fruits secs et bois se répondent, des épices (dont du piment) s’installent, et font place à du cacao et des fruits rouges. La combustion est parfaite jusqu’au bout. A s’en brûler les doigts.
Conclusion : Le seul reproche que l’on puisse faire à ce cigare est qu’il n’ait pas été en SBN pour favoriser les échanges gazeux. Pour amateurs éclairés. Un très beau souvenir.